Derniers jours du mois
Et aujourd'hui, pas le moindre car il y a 22 ans, je mettais au monde mes jumeaux.
Des bébés de 2kg 700 et 2kg 470 après 7 mois et une semaine de grossesse. L'on me les présenta sept heures après leur naissance, dans leur couveuse de verre. Ma grossesse et ma césarienne m'avait laissée très affaiblie, je restais les regarder de mon lit, sans un mot, sans trop pouvoir bouger.Je crois qu'à ce moment là, je me suis rendue compte, malgré la souffrance physique du mot bonheur, un moment magique, l'impression d'être importante tout à coup, responsable de ces deux petits êtres que rien ne dissociait. Je me souviens leurs minuscules mains. Ils dormaient à points fermés, si petits, si beaux, si fragiles, si parfaits. Mes bébés.
Je me souviens entre autre, de la fierté de mon père qui venait de devenir grand-père. Une fierté qu'il montrait, lui si peu expressif dans ces sentiments, habituellement. Il allait les regarder derrière la vitre des couveuses à l'étage au dessous en clamant à qui voulait l'entendre dans la clinique. Oui, ceux sont des jumeaux, mes petits-fils. Lui qui aurait tant voulu qu'ils naissent le même jour que lui. Lui aussi, qui avait toujours eu un travail pesant et qui brillait trop souvent par son absence dans mon enfance qui fût des plus heureuse, cela dit en passant. Lui que je regardais tout à coup différemment, comme un père, comme mon père. C'est à cette époque que nous avons commencé à nous parler vraiment.
Les jumeaux sont devenus des petits garçons plein de vie, très éveillés. L'adjectif est faible. Ceux qui les ont connu enfants, ne riez pas trop fort.
Ils se sont tranformés en ados plus calmes, rebelles à leur heure. Période pas toujours aisée dans les rapports parents-jeunes.
Et enfin en hommes.Les années passent si vite. Aujourd'hui, tous deux travaillent, ils ont un chez eux, l'un est en plein déménagement ce week end. L'un est amoureux depuis quelques mois, l'autre plus.
Je n'ai pas encore la joie d'être mamy. L'un des deux me demandait l'autre jour si j'étais pressée, et bien, non!
Comment en profiter à 17 000 km de distance. Donc, ils peuvent bien attendre quelques années encore. Mais, je pense que je serai contente le jour où l'on me l'annoncera.
Cela dit, mes bébés à moi ont bien grandi et aujourd'hui, ils prennent un an de plus.
mes garçons, que cette année à venir soit pleine de promesses et de bonheur.